"Un musée à ciel ouvert, perché tout en haut de la montagne."
Pour la neuvième année consécutive, l’exposition "l’Art au sommet" transforme les pistes de la célèbre station en spot pop art urbain et coloré. Et c’est alors que chaussée d’après-skis grossiers et penchée sur l’une des œuvres de l’"artiste sculpteur" Fred Allard, en l’occurrence un shopping bag en Plexiglas bourré de canettes de soda compressées, symbole de la "société de consommation de luxe", et que dehors la neige tombe et enveloppe d’un manteau blanc les pandas géants signés Julien Marinetti, on se met à songer que Courchevel, vue du côté des Galeries Bartoux, n’a plus grand-chose à voir avec une station de sports d’hiver.
Devant la boutique Hermès s’exposent des sculptures de l’artiste italien Gianfranco Meggiato. De la brume des sommets surgissent gorilles rouges, loups et tigres argentés façonnés en résine par Richard Orlinski, qui surprennent au détour des cimes.
La télécabine de la Saulire, où s’engouffre une horde de skieurs pressés, est, elle aussi, devenue une œuvre, transformée par le graffeur new-yorkais John Andrew Perello, dit JonOne. Par beau temps, les vacanciers posent devant : c’est joli et cela fait son petit effet sur Instagram. Par mauvais temps, cela ne sert à rien : il n’y a plus grand monde sur les pistes quand il neige à Courchevel.
D’ailleurs, à quoi sert de skier quand on peut se "street-cultiver", pourrait- on se demander, tant le ski, dans la station de la Taren-taise, est devenu un plaisir dispensable.